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ARNOLD VAN BUGHBL. l33 il dépasserait en beauté toutes les constructions de notre temps si remploi d*une pierre trop tendre n’inspirait des craintes pour sa durée à venir. L’édifice est de forme circulaire comme un amphithéâtre ; le plan est conforme aux préceptes de Vitruve ; le style est corinthien ; une partie souterraine correspond exactement au bâtiment, tout comme dans les temples, les théâtres et les cirques des anciens, qui avaient des salles et des chambres souterraines’ pour les sacrifices et le dépôt des instruments de jeux ; ils les appelaient caveœ^ c^est là que reposent les corps des rois. Au milieu se dresse le mausolée royal, analogue à celui de Louis XI ; il est en marbre, en porphyre et en bronze, avec au-dessus quatre Vertus en bronze de grandeur plus qu’humaine : les statues du roi et de la reine sont de marbre blanc. Je n’ai vu là aucune épitaphe, l’œuvre n’étant pas encore achevée. Joachim du Bellay a composé sur ce tombeau Tépitaphe suivante, qui, dans sa brièveté, en dit long en l’honneur du roi : Henrici manibus. Hicjacet Henricus^ qui fuit orbis amor*. Dans l’église se trouvent les mausolées en marbre de Louis XI P archives de fart français, 1876, p. 2i-a5 ; et une communication de Goura jod dans le Bull, de la Soc. des Antiq. de France^ 1882, p. i55. Lenoir, en 1794 et 1793, reçut au musée des Monuments français de nombreux fragments du tombeau de Henri II {Arch. du Musée des monuments français ^ II, p. 78-79, 229, 23o, 235, 385-387 ; III, 171) ; il put sauver de la fonte, en donnant en place des objets de cuivre d’un poids équivalent, les Vertus en bronze et les figures de Henri II et Catherine, par Germain Pilon. {Ibid.^ I, p. 14 ; II, p. 161, et Lenoir, Musée des monuments français, III^ p. 86, avec planche.) En 1816, le tombeau de Henri II, avec ses statues, revint à Saint- Dents (Arch, du Musée des monuments français, III, p. 286-287) ; des fragments du plafond en marbre ne furent rendus qu’en avril i8ao. (Ibid, , III, p. 3o3.) Cf. de Guilhermy, l’Abbaye deSt-Denis, i* éd., p. 72-76. — Les motifs d’ornementation et les statues destinés à Notre-Dame-de-la-Rotonde, qui étaient restés dan< le magasin des marbres, à Paris, sans être probablement jamais allés à Saint-Denis, n’y ont pas été envoyés en 1816. (Cf. Courajod, Deux épaves de la chapelle funéraire des Valois à Saint-Denis, aujourd’hui au musée du Louvre, dans les Mém, de la Soc. des Antiquaires de France, XXXVIII, p. j98-i3o, et supplément, Ibid., XLI, p. 127-140.) 1. L’épitaphe latine est, en effet, très brève, mais Du Bellay se rattrapa en français. Il composa une pièce de vers qui fut gravée sur une grande plaque apposée à la clôture du chœur, devant le monument de François I*’. Millet l’a trouvée trop prolixe pour la reproduire en entier (p. 392). 2. Le mausolée de Louis XII et d’Anne de Bretagne est l’œuvre de Jean Digitized by Qoo^z l34 DtSCRIPnON DS