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ARNOLD VAN BUCHBL. lOI

le miel de la poésie allemande. Il avait alors un recueil sous presse, dédié à la reine d’Angleterre, et était sur le point de panir pour l’Angleterre ; il avait quarante-six ans, c’est-à-dire qu’il est né en iSSq.

i8 août. — Il 7 a à Paris un grand nombre d^associations appelées confréries et placées sous le patronage de saints ; lors- qu’elles doivent se réunir, leurs officiers, appelés varlet : ^ de Gen- tilly^ parcourent la ville couverts d’un manteau de soie, sur lequel est brodée Pimage de leur patron, et, à son de clochettes et de cloches, ils annoncent le jour de la réunion ^

24 août. — Dans le Êsiubourg Saint-Honoré, qui est très long, nous avons vu le couvent des Capucins, commencé par Catherine de Médicis et encore inachevé. Cette congrégation a été amenée récemment d’Italie par le cardinal de Lorraine ; les Capucins sont, à ce que je crois, de l’Ordre de Saint- François, dont ils prétendent repr&enter la vraie tradition ; mais, pour certains, ce sont de faux Franciscains ; ils vont les pieds nus et doivent toute leur vie se contenter d’une seule robe, qu’ils raccommodent avec des pièces et des morceaux ; tel le navire des Argonautes, dont on réparait successivement toutes les avaries*.

26 août. — La peste fait des progrès à Paris, on dit qu’elle sévit fonement à Orléans.

En allant par le petit Châtelet, vers le pont Notre-Dame, je me suis heurté à une telle affluence de chevaux, de mules, de

I. Cf. Le Masson, le Calendrier des confréries de Paris.., , précédé d’une introduction par Pabbé V. Dufour (Paris, 1875, in-x6), avec une gravure représentant un crieur en i6ai.

a. L’origine des Capudns françaÎB remonte à l’année 1 57a. Vers cette date, Pierre Deschamps, cordelier, réfugié chez les Cordeiiers réformés d’Italie, dits Capucins, vint s’établir dans une maison du faubourg Saint-Antoine, à Picpus ; en butte aux tracasseries des Cordeiiers, du curé de Sajnt-Paul et de révéque Pierre de Gondi, il obtint l’appui de la reine mère, qui avait connu les hermiies de Picpus en allant i Vtncennes, et du cardinal de Lor- raine, qui avait été sollicité par la congrégation italienne en vue de son intro- duction en France» En juillet 1 574, Catherine de Médicis donna aux Capu- cins un terrain proche des Tuileries, alors encore en construction ; la même année, le cardinal de Lorraine leur donnait un terrain, voisin de son château de Meudon. En ces deux endroits s’élevèrent les deux premières grandes maisons de Capucins français. (Documents pour servir à Vhistoire de Véta" blissement des Capucins en France^ 1 568^1 58 5 (Paris, 1894, in-8*), publiés dans le Schematismus ord. FF. MM. S. P, Francisci Capuccinorum prov. Parisiensis, 1894.)


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