PARIS
catholique Philippe d’Espagne, à Venise, et aussi son élévation au cardinalat, le sacre de Henri II, les Pères du concile de Trente, le colloque de Poissy, le mariage de François II avec la reine d’Ecosse. Dans une autre salle sont des statues antiques en marbre*, un Bacchus de grandeur humaine, tenant une grappe de raisin ; c’est un ouvrage vraiment divin ; un Alexandre le Grand ; un Mercure, avec les sandales ailées, le caducée et la besace ; un autre Bacchus plus petit, tenant un dragon dompté sous ses mains et son bouclier ; une Minerve, avec la lance et le casque ; un Persée, avec la tête de Méduse sur son bouclier ; une Qéopâtre, dont il manque la tête, mais où Ton reconnaît cepen- dant tous les indices d’un art supérieur ; deux consuls indétermi- nés. Sur des socles, les bustes de six empereurs d*une époque moins ancienne et assez semblables aux figures qu’on voit sur les monnaies. Puis Othon, Henri II et le père du duc de Guise. Sur la cheminée, en grandes lettres d’or, on lit ces mots de Sal- luste : Etpace et bello clarumfieri licere. Je connaissais le goût des Juifs pour les voyages ; eh bien, j’ai lu sur les murs du château de Meudon, écrit au charbon, le nom Josue Mariasses Hieroso^ limitants, suivi de quelques mots en hébreu.
i3 août. — Près de la rue Saint-Jacques est le couvent des Trinitaires, dédié à saint Mathurin^, la providence des fous. Les frères portent un vêtement blanc avec croix rouge et bleue. Le fondateur de l’ordre est Innocent III, qui reçut, dit-on, du ciel l’ordre de former une congrégation de religieux qui auraient pour mission de racheter les chrétiens prisonniers des Turcs et emmenés en esclavage. Dans le chœur de l’église est enterré Robert Gaguin’, auteur d’une Chronique de France et ministre de TOrdre.
I. c Condavia marmoreisstatuisornata, ibi Parisii in marmoroo speculo ad caminum ostenduntur, heic e marmore Julius Caesar, Octavius, Tibe- rius, Caligula, Nero, Otto, Aristoteles, Denxostheaes, Cicero videntur. i (Ab. Gœlnitz, op. cit.)
a. Sur le couvent des Mathurins, voir une notice dans les Antiquités de Millin, t. III ; sur sa démolition, voir Bournon, Rectifications et additions^
p. 76.
3. Gaguin, ministre des Mathurins, mourut à Paris, le aa mai i5oi. (P. de Vaissière, De Roberti Gaguini… vita et operibus. Autrici Carnutum. i8g6, in-8% p. 5a.)— Son épitaphe, composée de quatre vers suivis d’une date, est dans Corrozet (op. ci/., éd. i386, fol. 96) et dans Chytrée (op. cit.^ éd. 1^94, p. 710}. Mais ni Tun ni l’autre ne rapportent les vers transcrits par Van Buchel.
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