Les titres les plus anciens que possède le propriétaire actuel de cette maison, remontent au 24 juillet 1582. Ce sont deux actes, l’un reçu par Miles Richard, tabellion royal à Chartres, l’autre par Thomas Dumoustier, notaire en la même ville, qui constatent l’accensement desdites maisons (car elles en faisaient deux alors), à la veuve et aux frères et sœur de Claude Huvé, désigné dans l’inscription du portail comme son constructeur. L’acte reçu par Thomas Dumoustier porte que : « Esprit Lamé, bailly des terres et seigneurie du Chêne-Doré, au nom de Guy Dallon, comte du Lude, baron du Chêne-Doré, loue, ratifie et approuve, certain contrat passé pardevant Anthoine Lormeau tabellion du seigneur de Villebon et de la Gâtine, le neuvième jour de mars ou de mai mil cinq cent cinquante-neuf, faisant mention que haut et puissant seigneur maître Jean de Toutteville, en l’absence de monseigneur de Bouillon, seigneur de Villebon et de la Gâtine, baron du Chêne-Doré, accense… le droit féodal des dites maisons en droit usuel, de la raison de deux sols six deniers pour chacun desdits logis, qui est la somme de cinq sols de cens perpétuel payable par chacun an…, pour et au profit de honneste femme Perine Richer, veuve de honorable homme maître Claude Huvé » lui vivant docteur en médecine, et autres frères et sœur de ce Claude Huvé qu’il est inutile de nommer ici : ce Jean de Toutteville, suivant M. de Lépinois, serait le même que Jean d’Estouteville, seigneur de Villebon, chevalier des ordres du Roi, capitaine de cinquante hommes d’armes et lieutenant-général au gouvernement de Normandie, dont il parle à la page 297 du premier volume de son Histoire de Chartres[1] en citant un don de 400 livres tournois fait par sa veuve aux Cordeliers, le 13 décembre 1568[2]. Il est donc prouvé irrécusablement par cet acte que cette maison existait avant le 9 mars ou mai 1559, époque à laquelle nous
- ↑ Hist. de Chartres, par M. de Lépinois, t. Ier p. 486 et 297.
- ↑ Les Cordeliers venaient de faire construire pour eux, sur un terrain compris entre la porte Saint-Michel et la tourelle de Saint-Pierre. Le collège communal occupe aujourd’hui l’ancien couvent des Cordeliers. (Hist. de Chartres, par M. de Lépinois, t. Ier, p. 296 et 298.)