ce soin minutieux, car on avait, en effet, remarqué, vers les deux heures, la clarté d’une bougie dans son salon ; la crainte qu’il ne cherchât à mettre le feu s’était élevée. L’adresse était mise d’une main tout à fait ferme. La police s’en empara, après me l’avoir montrée.
Pour en finir tout de suite avec ce déplorable incident, qui fournit encore motif aux déclamations contre les classes élevées, j’ajouterai que, lors du procès en séparation, monsieur Baroche, avocat de monsieur Mortier, eut la cruauté de donner l’autorité de sa parole aux extravagances sorties de la cervelle fêlée de son client.
Avec cette finesse dont la folie n’est pas exempte, il avait porté devant moi, connaissant son intérieur, des accusations très puériles. Bien différentes furent celles inventées à l’usage de monsieur Baroche qui représenta l’épouse la plus chaste, la mère la plus tendre, la femme la plus honorable et la plus respectée en France et dans les pays étrangers où elle avait résidé comme une créature infâme, désordonnée, n’ayant jamais su remplir un devoir.
Ces paroles ne méritaient que du mépris ; elles n’en eurent pas moins un grand retentissement. L’infortunée madame Mortier s’en trouva écrasée, et, quoique toute sa vie, avant et depuis, ait été un démenti quotidien, le coup avait été si violent qu’elle n’a jamais pu s’en relever.
Le lieu même (une maison de santé) où monsieur Baroche recevait les confidences de monsieur Mortier aurait dû lui inspirer le désir de s’informer du degré de confiance qu’elles méritaient et la moindre enquête lui aurait montré leur cruelle absurdité.
J’ai toujours trouvé cette action fort coupable. Elle lui avait fait assez de tort au Palais et dans le monde honnête ; mais ses opinions démagogiques et ultra-égalitaires