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FRAGMENTS



MORT
DE MONSEIGNEUR LE DUC D’ORLÉANS
1842


D’anciennes prophéties, retrouvées ou inventées, exploitées par l’esprit de parti et répétées par la crédulité, avaient réussi à effrayer beaucoup de monde sur l’année 1840. Le résultat devait être, assurait-on, favorable au parti légitimiste, mais à travers de tels dangers que les plus zélés s’en trouvaient alarmés.

Ils consentaient bien à les voir subir à leur patrie et à leurs concitoyens, mais, pour leur compte, ils s’en tenaient volontiers éloignés, et nombre d’entre eux s’écartèrent de la France et surtout de Paris que, je ne sais pourquoi car j’ai peu étudié ces prophéties, ils avaient fixé pour le lieu du cataclysme.

Cependant, cette formidable année 1840 s’écoula fort pacifiquement et se montra très prospère.

Il n’en fut pas de même de l’année 1842 : elle a droit à une sinistre illustration. Les accidents fatals, les inondations, les incendies de villes entières, les tremblements de terre l’ont cruellement signalée.

À travers toutes ces calamités, celle qui laissera le plus de traces et dont les conséquences demeurent imprévoyables est sans contredit la mort de monsieur le