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CORRESPONDANCE

quatre chevaux de poste, sur le sociable, nous y serons, je crois, en une heure et demie. — Je ne comptais pas vous écrire aujourd’hui, si je ne m’étais rappelé que la poste ne partait pas demain. — La viande me paraît un mets fort restaurant. Je ne trouve que le divan pour expliquer le second vers ; il est apparemment garant des traités entre le grand seigneur et les janissaires. Je ne sais pas trop si la Néva roule ses flots avec vitesse, mais elle les roule et cela suffit. La vie, assurément, en fuyant emporte la jeunesse. Voilà comme j’explique le logogriphe ; quant à l’énigme, j’y ai encore réfléchi hier toute la journée ; cette tête allumée n’éclaire pas du tout la mienne. — Voilà ma voiture. — Adieu, mes bien bons, bien chers amis. Il y a des siècles que je n’ai dit un mot à ce pauvre abbé, mais je ne pense pas moins à lui pour cela et je lui défends de m’oublier. Quant à monsieur Rainulphe, je ne sais que penser de son silence. Je ne recevrai probablement pas votre lettre avant mon départ, car il n’est que onze heures.



Petworth, vendredi [27 septembre 1800].

Une lettre remise dans les mains de monsieur de Boigne, au moment où nous sommes montés en voiture, nécessite son retour à Londres immédiatement pour un placement d’argent considérable et fort avantageux. — Attendez-nous dimanche, ma bonne maman, un peu tard, parce que nous quitterons Bognor le même jour. Aurez-vous la bonté de le faire dire à Foster ? J’espère que vous nous donnerez à dîner. — Adieu, chers amis, au revoir bientôt.