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CORRESPONDANCE

premières intentions. D’ailleurs, la manière dont tout se traite en catimini fait que je dois ignorer absolument la situation où l’on se trouve et, sûrement, monsieur d’A. n’est pas rentré en France pour rien. Vous savez que, quoi que j’en dise, je ferai tout justement ce que vous croirez convenable, mais réfléchissez à tout cela. — Adieu, mes aimables correspondants ; les vôtres sont mon plus grand plaisir. Depuis, j’habite Bognor Backs où il n’y a seulement pas une pierd.



Hothampton Crescent, lundi 22 septembre 1800.

Je vous ai quittés hier à la hâte pour aller voir la marée ; le vent était très fort et la mer agitée ; cependant nous sommes arrivés trop tard the tide was turned. Aujourd’hui, elle est haute à midi et je compte être spectatrice de la marée équinoxiale. — Je ne sais rien du tout du temps que nous devons rester ici ; ce que je sais c’est que j’en suis bien fatiguée, mais, comme vous savez, cela ne fait pas grand’chose. — Depuis quelques jours, il fait un froid exécrable et, s’il dure, je ne sais pas ce que je deviendrai car, dans ces maisons bâties à la hâte, rien ne ferme et la moitié des chambres sont sans cheminées. — Hier au soir, monsieur North a fait demander à parler au général dans la salle à manger ; quelques minutes après, ces messieurs sont montés en me priant d’aller consoler une dame flamande à laquelle le gouvernement avait donné l’ordre de partir, qui n’avait pas le sol, etc,… Je devinai tout de suite ce que c’était, et je répondis que je ferais certainement tout ce qui serait en mon pouvoir mais qu’en attendant je serais charmée de voir monsieur Foster si ces messieurs voulaient lui dire