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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

a écrit à plusieurs colonels dont les régiments sont aux environs d’envoyer leurs officiers à la fête. Elle m’a dit que la duchesse de Guiche lui avait écrit, que cependant elle ne la connaissait pas beaucoup : « Mais vous saurez, madame de Boigne, qu’en France on écrivait beaucoup plus facilement que dans ce pays-ci. » Elle m’a dit aussi que, madame de Polignac et sa fille étant venues ici au commencement de la Révolution, elles y avaient été singulièrement fêtées. « Madame de Guiche croit peut-être que ce sera la même chose, but she is woefully mistaken » et, à la manière dont on m’a parlé de sa lettre, c’était avec l’intention de se retirer. Madame de Vaudreuil voit-elle beaucoup madame de Guiche ? Mandez-moi cela, chère maman. — Je vous prie de parler de moi à Edward et à Émilie ainsi qu’a ma chère petite Georgine que je voudrais bien revoir. — Il me semble que notre absence sera prolongée plus que je ne le croyais. — Adieu, mes bons, mes chers amis ; je vous presse sur un cœur qui battra toujours à l’unisson du vôtre.



Hothampton Crescent, lundi.

L’évêque part aujourd’hui pour Londres. Je n’ai rien à vous envoyer que des amitiés que je confie au papier dont la poste se charge. — Hier, toute la famille a encore passé la soirée chez moi. Mesdemoiselles North vont au bal avec lady Elisabeth et je suis charmée que cela me rende ma liberté ; j’en profiterai pour ne pas y aller et je passerai mon bal au bord de la mer, amusement beaucoup plus congenial à mes sentiments. Je suis tout à fait out of spirits depuis quelques jours ; je ne sais pas trop pourquoi ; car, quoique j’aie bonne raison, je suis depuis