Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome V 1923.djvu/301

Cette page a été validée par deux contributeurs.
298
MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

sidérable, qu’heureusement, en la lui confiant, on l’avait placée dans les fonds anglais. — Que de bavardage, chère maman ! On me demande comment je puis écrire tous les jours : c’est comme cela, c’est en disant des fariboles qu’assurément je n’adresserais à nulle autre personne et qui ont besoin de toute votre indulgence, j’en suis trop sûre pour la réclamer. — Adieu, mes bons amis ; je vous embrasse du plus tendre de mon cœur. J’espère que ce ne sont pas les lettres que papa m’écrit qui lui font mal à la tête. Cette pauvre tête, rancune tenante, je voudrais bien être là pour la soulager par mes caresses.



Hothampton Crescent, jeudi 11 septembre.

J’espérais, ma bonne maman, pouvoir me passer de mes souliers, car je crois que nous ne resterons pas ici plus de quinze jours, mais le gravier de la mer use tellement que je vais être pieds nus ; je vous prie donc de m’envoyer mon paquet, adressé chez Mr. Pink, at the Hotel Bognor, near Chichester, Sussex, — for madame de Boigne. — Nous avons dîné hier chez l’évêque ; Charles est parti pour Caton où Brownlow a été le conduire. La journée, sans être bien gaie, a été fort agréable ; nous avons été nous promener en sociable. Nous nous étions rencontrés le matin sur les sands où nous nous sommes promenés longtemps avec les Foster. — Je compte réunir quelques personnes chez moi samedi à souper. Lady Élisabeth a fait la conquête du général. Mademoiselle de Saint-J. a l’affectation de quinze ans, elle sera mieux à dix-huit : il est extraordinaire qu’une aussi jeune personne soit aussi agréable au bal et aussi peu