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CORRESPONDANCE

le jour où je l’ai rencontrée et, si vous connaissiez l’emplacement de nos maisons, vous verriez l’impossibilité de son ignorance de mon séjour ici ; j’imagine que je la verrai au bal ; tout Bognor y sera sans en excepter Mrs Farrell qui est bien jolie ; voyez si ma robe pouvait être chiffonnée ! Vous souriez ; et bien, mes bons amis, je vous embrasse par là-dessus.



Bognor, lundi 8.

Je vous aime beaucoup ; beaucoup j’aime vous ; vous beaucoup j’aime, j’aime… Il y a, dit le maître de philosophie, plusieurs manières de dire la même chose ; mais, sur ce sujet-là, je crois avoir tout épuisé. Cependant, je vous ai donné le texte de ma lettre et je n’ai que des amplifications à faire sur ce sujet-là et mon cœur les dictera bien facilement. Aujourd’hui, mon blank day, je ne recevrai pas de vos nouvelles ; je ne sais pas pourquoi vos lettres ne contiennent rien de bien agréable et cependant c’est mon plus grand et, je puis bien le dire, mon seul plaisir, sans en excepter même le bal de ce soir. Au surplus, je vous confierai que je compte m’y amuser beaucoup ; il y aura sûrement beaucoup de quizzes ; tout Chichester y sera et, moi, je suis sûre d’un set qui me convient, ce qui fait l’agrément ou le désagrément d’une partie de ce genre. — Le général, comme je crois vous l’avoir mandé, est tout à fait bien, mais il me semble qu’il a complètement abandonné l’idée de se baigner ; quant à moi, je me porte à merveille quoique je sois un peu maigrie à ce que disent mes robes ; l’exercice que j’ai fait ici peut y avoir contribué. Depuis ma course à Chichester cependant, je ne suis