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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

Sapio ; ils habitent Richmond. Dites à madame Sapio que j’ai vu une fort jolie petite maison pour deux louis par semaine et que je lui en aurais mandé les détails si vous ne m’aviez dit qu’elle ne pensait pas venir à Bognor. — Je n’ai point rencontré la duchesse de Devonshire ; je ne sais pas si je devrai lui faire une autre visite, mais il me semble que oui, d’après la politesse qui l’a engagée à passer chez moi le lendemain de mon arrivée ici. — Adieu, j’embrasse à la hâte papa, maman et bon Wow.


Bognor, mercredi 3 septembre 1800.

Je vous remercie, mon cher papa, de votre lettre de vendredi. Je ne connais pas les deux moulins dont vous me parlez, mais je chercherai à les découvrir et, si j’y parviens, ils fixeront souvent le regard de votre Adèle qui, j’ose le croire, mérite votre tendresse. — J’imagine qu’Ed. Fitz-James s’est décidé à ne pas passer par Bognor, car je n’en ai pas entendu parler. — Hier, en me promenant à cheval, j’ai rencontré lady B. et sa fille en voiture ouverte, sur une chaussée assez étroite ; le cheval du général ayant eu peur, le cocher et moi nous nous sommes arrêtés, et lady Bective s’est trouvée en face de moi et tout près ; elle avait l’air fort embarrassée de sa personne : je lui ai fait une grande révérence qu’elle m’a rendue, et je crois qu’il vaut mieux que nous soyons en curtsying terms ; cela est toujours plus commode et plus agréable. — Dans l’après-dîner, comme j’allais à la mer, je l’ai aperçue à trente pas devant moi ; j’ai pris un autre sentier qui conduit au même but, et elle n’a pas plutôt vu la route libre qu’elle a rebroussé chemin, ce qui a empêché Mary d’exhiber ses charmes à la library.