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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

qui commence par « Venez, venez ma fille », est, je crois, dans cet acte-là ; je suis sûre que tu l’aimes. — Ton ancien ami, Charles North, est ici ; il a pris un degré de timidité de trop, mais, quand il peut le secouer, il retrouve son ancien humour qui ne l’a pas abandonné ; il me parle de toi avec intérêt et je lui en sais bon gré. Les plaisirs de Bognor, mon cher Rainulphe, ne fournissent pas matière à des descriptions bien gaies. Excepté les North, je n’ai encore vu personne, pas même la duchesse de Devonshire, quoiqu’elle m’ait fait une visite que je lui ai rendue. Je ne doute pas que la tendresse de Paul ne soit very surfeiting ; je ne le trouve pas du tout gentil, mais tu dois le connaître mieux que moi. Une fois à Londres, tes correspondances diminueront, et j’espère que j’en profiterai. En attendant, je te charge d’embrasser papa et maman pour moi ; je ne te dis pas de quelle manière, parce que ton cœur sera mon interprète. Adieu, cher enfant ; ne m’oublie pas auprès de monsieur l’abbé qui, j’en suis sûre, ne sera pas affligé de ton retour. J’espère que le mien réunira bientôt « la famille » : je n’en connais pas d’autre. — Adieu, mon frère ; voilà une lettre bien triste et bien sérieuse, mais je suis bien gauche si tu ne comprends pas combien tu m’es cher. — À propos, j’oubliais de te parler des « culottes de monsieur l’ambassadeur » : très bien, mon frère, très bien ; il y avait du genuine humour dans la manière dont c’était dit.



Hothampton Crescent, mardi 2 septembre 1800.

C’est à Rainulphe que j’ai écrit hier. J’espère qu’il se sera chargé de vous donner de mes nouvelles. Puisque