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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

heures, j’ai été prendre les misses ; Brownlow et Charles ont été à cheval et tout le monde est revenu passer la soirée chez moi jusqu’à neuf heures. Voilà, chère maman, tout le détail de ma journée d’hier qui n’a pas été désagréable. Demain, je vous raconterai le reste de mes histoires et je ferai les commentaires. Pour aujourd’hui, adieu.

Voilà une lettre de maman datée de samedi, une autre de papa de vendredi. Je vous remercie tous les deux, mes bons amis ; dites-moi si vous voulez que je vous écrive tous les jours, ou que j’expédie mes lettres trois fois par semaine. — J’ai rendu hier à madame la duchesse de Devonshire sa visite de la veille ; je ne l’ai pas trouvée ; ainsi, nous en resterons là probablement jusqu’à nouvel ordre. — Je suis beaucoup plus agréablement ici qu’à Felpham dont j’étais bien ennuyée. — Où prenez-vous, ma bonne maman, que mes lettres sont tristes ? Je vous assure que je ne suis nullement de cet avis-là et que je trouve, au contraire, que, all things considered, elles le sont très peu. — Papa me dit avoir été content de mes idées sur le château d’Arundel. J’en suis bien aise, car je n’en étais pas trop contente. — Un petit billet de Louisa North m’a appris hier au soir que madame Garnier était, depuis vendredi, la mère d’une jolie petite fille et que toutes deux se portent fort bien ; c’est trop heureux. Je vais aller leur faire mon compliment. — Si mes souliers sont faits, envoyez-les chez l’évêque, à Chelsea ; j’en parlerai à ses filles, et je suis sûre qu’il s’en chargera. Dites à Foster d’aller chez un des premiers orfèvres dans Bond street, à main droite en entrant par Oxford (j’ai oublié son nom mais c’est la quatre ou cinquième boutique) et, si des small cruets to stand upon the table que j’ai commandées la veille de mon départ sont finies, qu’elle les fasse mettre dans une petite boîte et qu’elle