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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

nouveau, mais, avec cela, je crois que, si l’air de Bottendean et les bains sont salutaires au père et au fils, vous auriez tort de la rejoindre avant le temps fixé pour votre retour : elle aime de manière à préférer le bien de ses amis à sa propre satisfaction. Le retour des O’Connell ne la laisse pas absolument sans quelqu’un qui l’entende ; d’ailleurs le bon abbé (si sa tristesse augmentait) est chargé par moi de vous en avertir, et je ne doute pas qu’il remplisse cette commission avec exactitude. — Je n’ai point écrit à maman depuis jeudi. Aujourd’hui, ce serait inutile. Je ne sais pas si le Diligent country post éprouve aussi l’influence du dimanche. — Adieu, cher papa ; parlez de moi à tout ce qui vous entoure. Antoinette doit être bien gentille maintenant que son teint est éclairci, embrassez-la pour moi. — Bonhomme ne me fait donc pas l’honneur de m’écrire ? Dites-lui, je vous prie, que je lui en sais bon gré. Adieu mon bien-aimé papa. — Je viens d’écrire une lettre de trois pages à madame Jintner, dans laquelle il y en a deux et demie de mensonges. Ah ! le monde, le monde !



Felpham, dimanche 24 août 1800.

Encore passe, chère maman, que vous m’accusiez, quoique à tort, de négligence et d’inexactitude, votre attentive bonté vous en donne le droit, mais papa, dont je n’ai encore reçu qu’une pauvre petite lettre depuis mon départ, ne devait pas me traiter avec cette injustice. Je croyais qu’il était convenu que j’écrivais à chacun à son tour, et c’est ce que j’ai constamment fait ; dimanche, mardi et jeudi, j’ai dépêché ma prose à maman, et les autres jours ont été dévoués à monsieur papa qui se