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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

ma lettre dans Queen Anne street, mercredi à Bottendean, et ainsi de suite. — Je compte que le dix-huit d’août ne sera pas plus oublié dans ce dernier lieu qu’ici. — Adieu, cher papa ; j’embrasse le père et le fils du plus tendre de mon cœur. Le général, qui est assez mécontent des petites contrariétés que nous éprouvons, me charge de vous faire mille compliments.



Bognor, mardi 19 août 1800.

Mille remerciments, chère maman, de votre lettre qui me parvient à l’instant et que je commençais à attendre avec impatience. Je m’en vais vous raconter toute mon histoire. Nous avons attendu des chevaux à Arundel pendant quatre heures. Enfin, arrivés ici à huit heures du soir, le maître de la seule auberge du lieu nous a annoncé l’impossibilité de nous procurer un lit plus près que Chichester, qui est à sept milles, et même de nous donner une chambre pendant qu’on changeait nos chevaux. Je me décidais à rester dans ma voiture quand le général et Mrs Morgan sont rentrés de la promenade. Ils ont été aussi bons et aussi aimables que possible et, n’étant que pour deux jours à Bognor, ils ont offert de nous céder leur appartement à l’auberge aujourd’hui mardi, et, après avoir passé une heure avec eux, nous avons été coucher à Chichester. Les Morgan s’étant décidés à partir hier au soir, nous les avons remplacés immédiatement et, depuis hier au soir, nous sommes établis à Bognor. Ne pouvant pas nous procurer une maison sur le lieu même, nous en avons pris une pour huit jours à un mille environ, et l’on nous promet que, d’ici à huit jours, nous en trouverons une ici. Voilà l’état