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CORRESPONDANCE

naturellement de nous rencontrer. Nous nous sommes fait quelques questions d’où il est résulté que les Morgan devaient quitter Bognor demain mardi. Ils nous céderont leur appartement à l’hôtel où nous irons si nous avons quelqu’espoir de nous procurer une maison ; car, pour rester à l’auberge, cela serait d’autant plus désagréable que nous avons amené la plupart de nos gens. Je ne sais au surplus ce que nous deviendrons. Pendant qu’on nous donnait des chevaux pour Chichester, nous avons pris le thé chez Mrs Morgan ; le général et elle ont été on ne peut plus aimables pour nous, et ils ont promis de s’informer aujourd’hui si il y a quelque maison à louer. Richard aussi est allé ce matin à Bognor pour chercher à nous en procurer une. Du reste, ce lieu m’a paru charmant ; cela ressemble assez à Hadley Green, près de Bornet, pour le genre du village auquel ce nom ne convient pas du tout. C’est plutôt un rassemblement de jolis cottages de toutes les tailles ; il n’y a point de rue et la première boutique est à Chichester d’où l’on est obligé d’envoyer toute espèce de provisions à Bognor, ce qui rend, dit-on, le séjour fort cher. Nous comptons dîner aujourd’hui à quatre heures et aller ensuite voir la très magnifique maison du duc de Richmond qui n’est qu’à quatre milles d’ici. — Peut-être recevrez-vous ma lettre ce soir ; car elle sera portée par un country post qui part à trois heures. — Je n’ai encore vu Chichester que par la fenêtre, mais il me semble que c’est une jolie petite ville. — Maman vous aura dit, mon bon papa, que, malgré celle que vous lui annonciez, je n’ai point reçu de lettre de vous samedi. Elle vous aura sûrement donné tous les détails relatifs à notre départ. Écrivez-moi toujours au post office, Bognor, Sussex. Nous verrons ce que nous deviendrons et je demanderai que l’on envoie mes lettres dans l’endroit où l’on voudra bien nous recevoir. — Demain, j’adresserai