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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

coup de reconnaissance. — J’ai reçu un billet très aimable de lady Webb qui me mande qu’elle espère avoir échappé à la fausse couche ; je sais des paroles sur cet air que je vous dirai quand je n’aurai rien de mieux à faire : elles vous étonneront. — Adieu, mes bien chers amis ; votre Adèle ne respire que dans l’espoir d’être bientôt dans vos bras. Adieu donc, chers, mille : fois chers.



Gifhorn, le 27 février.

Nous sommes partis de Hambourg le 25, comme je vous le mandais, vers midi. À quatre heures, nous sommes arrivés à Lüneburg, ayant fait vingt-quatre milles anglais. Là, l’Elbe est coupée par une île ; nous avons passé le premier bras de la rivière sur la glace et vous pouvez juger de son épaisseur puisque nous avons traversé le second en bateau ; enfin, coûte que coûte, c’est fini. Hier, nous avons fait quarante milles, aujourd’hui soixante dans des routes affreuses et je suis fatiguée à mort. Demain, j’espère arriver de bonne heure à Brunswick et avoir le temps de voir un peu la ville. Si je puis découvrir la demeure de la comtesse de Gramont et que cela me soit possible, j’irai lui rappeler ses anciennes bontés pour moi. — Je vous ai dit que madame de Matignon était venue à la Comédie dans ma loge ; le général prétend qu’elle le lui a demandé et je le crois d’autant plus volontiers qu’elle a fished for a schawle de la manière du monde la plus extraordinaire ; elle m’a raconté qu’elle était rentrée en France avec sa fille, de crainte qu’étant seule elle ne formât des liaisons peu convenables. J’ai pensé que j’avais bien besoin de