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CORRESPONDANCE

Mardi 18.

Je viens de recevoir une lettre toute aimable de Munich à laquelle je vais répondre ainsi qu’à une de Dorothée que j’ai trouvée ici. Il y a encore trois malles d’Angleterre de dues et le vent est contraire. — Je vous prie, chère maman, de donner les ordres à Foster pour m’acheter ce qui est nécessaire pour me faire douze corsets et douze fichus de nuit ; je désirerais que les garnitures fussent en mousseline des Indes, brodées et festonnées ; je vous prierai aussi de lui donner un modèle pour les faire faire. Vous vous rappelez que mes corsets ont des manches et qu’ils sont doublés et garnis. Pardon, chère maman, de la peine que je vous donne. — J’espère recevoir par le prochain courrier une lettre de Rainulphe que j’embrasse du plus tendre de mon cœur. — En acceptant le déjeuner proposé pour demain, je n’avais pas pensé que c’était mon birth day. Monsieur de B. voulait donner une fête : jugez quelle tête j’y aurais portée. — Adieu, chère maman ; croyez que toute ma vie est employée à penser à vous. — Je vais tous les soirs à la Comédie : c’est un délassement ; du reste, ma vie est assez triste comme à l’ordinaire. La phrase officielle m’a été dictée par monsieur de Boigne : ainsi, vous pouvez en parler. Comme je l’avais prévu, la girouette n’est pas directement tournée vers Cuxhaven. Adieu mille fois, chers amis.



Hambourg, mercredi 19 février.

Le 19, chers amis, aujourd’hui, votre Adèle a reçu vos soins depuis dix-neuf ans. Qu’une époque, souvent, rappelle de tristes idées ! Je ne puis vous dire à quel point je