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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

soient passablement bonnes ; il y a un col de cygne de cassé, etc… J’ai été interrompue cinq ou six fois depuis que j’ai commencé ce peu de lignes, d’abord par monsieur Schramm (beau-frère de monsieur Gossler et marchand de soie) qui m’a invitée à souper jeudi prochain, invitation que j’ai acceptée, ensuite par monsieur Gossler qui m’a dit qu’il ne manquait aucune malle, ce qui m’étonne, puisque je n’ai pas reçu cinq de vos lettres, ensuite par sir Thomas et lady Webb qui est grosse, qui ne partira pour Vienne que six semaines avant le temps où elle doit accoucher, qui y restera trois mois et qui espère y faire une connaissance qu’elle pourra charger d’avoir l’œil sur son enfant pendant qu’elle se divertira en Italie : voilà le speech qu’elle m’a fait. — Adieu, je vous quitte pour aller à la Comédie.


Lundi 17.

Je reprends ma plume, enfin. J’ai déjà eu cinq ou six visites ce matin. Hier, j’ai laissé des cartes (car je n’ai trouvé personne) chez mesdames Cockburn, de Viguier, mistress Beckford et lady Crawfurd. — Pendant mon absence, monsieur C. de Mussey est venu chez moi ; je l’ai vu le soir à la Comédie ; il m’a dit que ses parents étaient établis à la campagne près d’ici et que lui-même donnait ici des leçons de chant, ce qui m’a engagée à être plus polie pour lui que je ne l’aurais été sans cela, les pêches à cinq schillings me tenant toujours au cœur. — Madame la duchesse d’Havré et madame de Solre sortent de chez moi ; j’ai promis d’aller déjeuner chez elles mercredi. — Je viens d’écrire à madame O’Connell ; je vous envoie la lettre que vous remettrez, si cela vous paraît convenable.