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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

pourrons passer le Belt ; mais qui oserait se flatter d’un dégel soutenu pendant huit jours au mois de janvier en Fionie ? — Adieu, bonne et chère maman ; j’ignore quand ma lettre partira parce que c’est la poste de Copenhague qui la prendra en passant : on l’attend aujourd’hui, mais Dieu sait quand elle arrivera.


Dimanche 19.

Voici la poste, mes bons amis. Adieu ; le dégel continue, je n’ai que le temps de vous embrasser tous. Croyez qu’il existe dans un petit coin de la Fionie un cœur tout à vous.



Nyborg, mercredi 22 janvier.

Malgré le dégel qui continue, notre départ ne paraît pas très prochain. Je suis sortie hier pour la première fois depuis que je suis ici, et j’ai été à quatre milles où l’on s’embarque pour la Zélande pendant l’hiver. Là, on m’a donné l’espoir que nos voitures pourraient passer vers le commencement d’avril ou la fin de mars. — Monsieur de Boigne a eu différents plans en vue depuis les huit jours que nous sommes ici à croquer le marmot : d’abord, il voulait retourner à Hambourg : mais je m’y suis opposée parce qu’au bout d’un séjour de trois mois, je me serais trouvée au même point qu’à présent ; ensuite il s’est décidé à aller à Berlin par Lubeck, et à remettre le voyage de Copenhague à notre retour de Munich. Cette idée me convenait beaucoup mieux que l’autre ; quoiqu’elle eût l’inconvénient de nous faire faire six cents milles de plus qu’il n’était nécessaire, elle occasionnait une beaucoup moins grande perte de temps, et c’est là ce qui