pourrons passer le Belt ; mais qui oserait se flatter d’un dégel soutenu pendant huit jours au mois de janvier en Fionie ? — Adieu, bonne et chère maman ; j’ignore quand ma lettre partira parce que c’est la poste de Copenhague qui la prendra en passant : on l’attend aujourd’hui, mais Dieu sait quand elle arrivera.
Voici la poste, mes bons amis. Adieu ; le dégel continue, je n’ai que le temps de vous embrasser tous. Croyez qu’il existe dans un petit coin de la Fionie un cœur tout à vous.
Malgré le dégel qui continue, notre départ ne paraît pas très prochain. Je suis sortie hier pour la première fois depuis que je suis ici, et j’ai été à quatre milles où l’on s’embarque pour la Zélande pendant l’hiver. Là, on m’a donné l’espoir que nos voitures pourraient passer vers le commencement d’avril ou la fin de mars. — Monsieur de Boigne a eu différents plans en vue depuis les huit jours que nous sommes ici à croquer le marmot : d’abord, il voulait retourner à Hambourg : mais je m’y suis opposée parce qu’au bout d’un séjour de trois mois, je me serais trouvée au même point qu’à présent ; ensuite il s’est décidé à aller à Berlin par Lubeck, et à remettre le voyage de Copenhague à notre retour de Munich. Cette idée me convenait beaucoup mieux que l’autre ; quoiqu’elle eût l’inconvénient de nous faire faire six cents milles de plus qu’il n’était nécessaire, elle occasionnait une beaucoup moins grande perte de temps, et c’est là ce qui