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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

d’amitié paraîtrait froide et déplacée, sinon… je suis trop occupée d’elle pour pouvoir lui parler d’autre chose. — Vous recevrez le paquet que je vous ai annoncé avec le dégel ; vous trouverez les schawles dans la doublure des redingotes ; quant au bœuf, j’espère qu’il sera bon ; il faut le faire cuire à très petit feu et pendant cinq ou six heures ; la même méthode est suivie pour les jambons fumés. — J’espère que mon Rainulphe ne croira pas que je l’ai oublié si je ne lui envoie rien. Je n’ai rien trouvé, si ce n’est un jeu de jonchets qu’on me promet et dont j’espère que Célinie et lui s’amuseront. Adieu, chère maman. Je vous embrasse peu aujourd’hui. Je me laisse une petite place pour recommencer demain. J’ai reçu une seconde lettre de l’évêque, bonne et aimable : comme à son ordinaire. Adieu chers amis, je vais faire ma toilette et répéter un air pour ce soir. Lady Clifford viendra ce soir chez moi ; c’est une grande faveur, mais sa ladyship est, dit-elle, folle de moi. Adieu, maman, je charge Rainulphe de vous embrasser pour deux.



Itzéhoé (à 48 milles d’Altona)
Dimanche, 5 janvier 1800.

Vous avez reçu par la dernière malle, mon cher papa, un billet qui certainement ne méritait pas la peine d’être envoyé si loin, mais, dans l’incertitude de ce qu’était devenue la lettre que j’avais fermée la veille au soir et connaissant l’inexactitude des postes, je n’ai pas voulu qu’il en partît une seule qui ne vous portât un mot de moi. D’ailleurs, je voulais vous annoncer positivement notre départ pour Copenhague. Je vous disais, dans cette