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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

Thomas) dinerait samedi chez moi et que nous irions ensemble au théâtre, et nous nous sommes séparées les plus intimes amies du monde après avoir été six mois presque brouillées. Ce matin, j’ai été prendre lady Webb, et elle m’a menée chez lady Crawfurd qui n’y était pas ; de là, nous avons été chez la jolie madame de Fot (ou Fol) qui est encore belle comme un ange ; elle fait ici le métier de peintre, et lady Webb fait faire son portrait ; j’ai été bien aise de la voir ainsi que lady Edward Fitzgerald qui était dans son atelier ; je n’ai vu qu’après sa sortie que c’était la fameuse Paméla : aussi, à peine l’ai-je regardée, mais elle ne m’a pas frappée. Lady Webb doit me présenter à lady Clifford qui est la mère de tous ceux que nous connaissons. — Voilà, ma chère maman, des détails qui seraient minutieux et même ridicules s’ils ne vous étaient pas adressés ; mais, privée du bonheur d’être avec vous, je veux au moins que vous sachiez tous les plus petits détails de tout ce que je fais, et qu’aucune de mes démarches ne soit inconnue à mes mentors chéris. Vous pourriez croire à la manière dont je vous parle de mistress Cockburn qu’elle m’occupe beaucoup. Je vous assure cependant que je n’en parle qu’à vous. — Henry Dillon est venu chez moi ce matin ; il n’est point vrai que sa femme soit ici ; elle a refusé positivement d’y venir ; ce dont on le dit très mécontent. Lady Webb m’a dit qu’il était question de séparation and that she had behaved shamingly. — Adieu, mon excellente maman ; j’irai demain chez la princesse de Lorraine qui demeure à six milles d’ici. — Adieu encore ; vous savez si ce mot coûte au cœur de votre Adèle.


Jeudi 19.

J’arrive de Blankenesse. La maison de madame de Lorraine est dans une situation charmante. J’y ai vu le