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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

titres, subdivisant ensuite chaque partie en chapitres dont elle rédigea les sommaires. Elle écrivit d’abord la huitième partie de ses mémoires, la plus importante comme étendue puisqu’elle dépasse le quart du manuscrit, la plus importante également au point de vue historique car, les événements qu’elle groupe sous le titre d’ensemble de Fragments, elle les relatait au moment même avec le plus grand soin et en indiquant minutieusement comment, dans quelles conditions elle se trouvait ainsi renseignée. Ce fut ensuite qu’elle songea à revenir sur le passé, à rapporter les événements déjà lointains demeurés présents à son souvenir ou qu’elle avait entendu raconter par des personnes lui semblant dignes de confiance. C’est ainsi que, dans la première partie, avec la crainte de manquer parfois à sa précision habituelle, elle relate, bien des années après, des faits ou de simples épisodes survenus pendant son enfance et, parfois même, avant sa naissance.

Certains lecteurs éprouveront de l’étonnement et peut-être du regret en constatant l’absence de toute annotation. Les érudits tiennent justement aux notes que Sainte-Beuve qualifiait de « livre d’en bas » et qu’Henri Houssaye appréciait au point d’affirmer que « ce livre d’en bas est le répondant du livre d’en haut ». Mais les Mémoires de la comtesse de Boigne n’ont pas besoin d’un « répondant ». D’autre part, nous n’avions pas à dépasser notre tâche modeste d’éditeurs. De plus, si les notes biographiques nous paraissaient sans grand intérêt, des notes critiques nous auraient semblé plus qu’inutiles et véritablement déplacées, comme l’ont signalé plusieurs historiens en analysant ces Mémoires.

Les appréciations de madame de Boigne sont nom-