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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

naître l’opinion du club Belzunce en cas que je sois destinée à voir quelques uns des habitants d’Angl’Altona. — Adieu, ma bien chère maman ; je vous embrasse tous l’un par l’autre.


dimanche, 26 novembre ; six heures du matin.

C’est dans mon lit que je vous écris, mon cher papa, pendant qu’on arrange mes paquets car on nous dit que tous les passagers sont à bord depuis une heure et qu’on n’attend plus que nous. Voilà donc mon sort décidé ; si ces maudites voitures n’avaient pas été à bord, nous serions à Londres à l’heure qu’il est. Je pars le cœur navré ; le détail que vous me donnez de la santé de maman n’est pas fait pour me rassurer… Ah, mon Dieu ! — Mon cher Rainulphe, reçois les tendres caresses de ta sœur, rends-les à tes adorés parents et tâche de leur faire oublier Adèle. J’embrasse le bon abbé de tout mon cœur. Vous recevrez une lettre de moi aujourd’hui.