mais, au bout de quelques milles, la nuit baissant, nous l’avons repris avec nous, et, Richard conduisant le poney, nous sommes arrivés ici vers dix heures, bien fatigués, mais assez amusés. — Sans doute, mon cher papa, il me faut un groom et un groom prudent, mais c’est surtout un joli cheval que je désire ; cependant je vous serais obligée à chercher tous les deux. Monsieur de Boigne a écrit à monsieur Angels au même sujet ; seulement il lui recommande de lui chercher un cheval pour lui et un autre de suite qu’il désirerait tous les deux noirs ; ainsi, si vous voyez pareilles bêtes, pensez à nous : il vous en prie ainsi que moi. — Je ne conçois pas que la mousseline, mise au stage lundi au soir, ne soit pas encore parvenue ; je verrai ce qu’on peut faire la dessus. — Monsieur de Boigne vient d’aller à la librairie ; j’ai des raisons particulières pour désirer que vous fassiez la commission que je vous ai donnée hier avant mon retour à Londres ; je ne veux pas avoir l’air d’y avoir influé. — Monsieur de Boigne a reçu une réponse de la dame qui est un chef d’œuvre d’artifice : elle trouve le moyen de tourner toutes les injures qu’il lui a dites en autant de compliments. L’abbé vous en parle en détail ; pourquoi ne lui mandez-vous pas si vous approuvez ou non ma petite vengeance ? — Adieu, mon cher papa, je ne pourrai pas causer avec toi demain ; ainsi j’embrasse maman et toi pour deux jours. Adieu ; je finis vite pour cacheter ma lettre.
Je n’ai pas pu faire votre commission vis-à-vis de monsieur Cruise parce qu’il n’est plus ici, mais je vous avertis, qu’il est à Londres ce matin et je crois que c’est pour peu de jours ; ainsi plus tôt on le consultera et moins on courra risque de le manquer. — Dites à monsieur de Calonne que je suis bien fâchée de n’avoir pas pu exécuter sa commission et d’une manière plus satisfaisante et faites lui tous mes plus tendres compliments. — Je vous prie, mon cher papa, de prendre la charge entière de m’acheter un cheval ; quant aux deux autres dont je vous parlais dans ma dernière lettre, je vous