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APPENDICE i

« Les patriotes virent également que les négociations de la France avec la Prusse s’étaient ressenties de la mollesse qui caractérisait alors le Cabinet de Versailles, endormi dans l’insouciance des plaisirs sur le bord de l’abîme qui devait bientôt l’engloutir. Qui sait ce qui serait arrivé si la France, fidèle à son honneur et à sa politique, eut soutenu hautement par une grande démonstration militaire l’amitié qu’elle devait aux Provinces Unies ? Elle donnait peut-être le signal d’une guerre où elle eut entraîné une partie de l’Europe ; elle aurait sauvé la liberté de son alliée et probablement échappé elle-même à sa révolution…  » (t. VI, p. 135 ; éd. de 1825).

« C’était le parti qu’aurait dû prendre Louis XVI dont le royaume était déjà agité : il eut peut-être détourné les esprits des intérêts naissants ; il eut forcé, en faisant marcher une armée sur la frontière du nord, l’Angleterre et la Prusse à traiter avec lui de l’indépendance de la République de Hollande. Par cette conduite à la fois juste et politique, il aurait inspiré du respect à ses propres sujets, à ses alliés, à ses ennemis. » (t. VI, p. 143 ; éd. de 1825).