misérable aventurier qui avait inventé toute cette fable pour se faire un sort ; on lui donna vite une petite place à Cette où on l’envoya. Monsieur de Girardin ne tarda pas à être en faveur auprès de nos princes et le pauvre Lescour a été persécuté par lui. Je ne l’ai jamais revu et je ne sais ce qu’il est devenu.
Il est généralement convenu de repousser cette circonstance comme fausse. Cependant, quand je rapproche ce récit du départ précipité de madame Bertrand, exécuté sur un ordre de son mari, des sollicitations passionnées de monsieur de La Touche pour nous faire partir ce même jour, de la visite rapide et silencieuse de monsieur de Girardin à l’état-major où il se contenta de prendre connaissance de la capitulation avant de retourner à Juvisy où l’Empereur l’attendait, et enfin de la rencontre que monsieur de Maillé en fit sur le pont et du chemin qu’il lui vit prendre, qui, assurément, n’était pas celui d’un homme très pressé de se rendre à Fontainebleau, j’avoue que je suis assez portée à croire à la véracité de monsieur de Lescour et à le regarder comme une victime sacrifiée par sa propre faiblesse à l’intérêt des autres.