CHAPITRE ii
Ce fut dans cette soirée du jeudi que monsieur de Nesselrode me dit :
« Voulez-vous voir les documents sur lesquels nous avons hasardé la marche sur Paris ?
— Assurément.
— Tenez, les voilà ».
Et il tira de son portefeuille un très petit morceau de papier déchiré et chiffonné sur lequel il y avait écrit en encre sympathique : « Vous tâtonnez comme des enfants quand vous devriez marcher sur des échasses. Vous pouvez tout ce que vous voulez ; veuillez tout ce que vous pouvez. Vous connaissez ce signe ; ayez confiance en qui vous le remettra. »
Je ne crois pas me tromper d’un mot : ce billet, écrit par monsieur de Talleyrand, après la retraite des Alliés de Montereau, leur arriva près de Troyes, et les instructions données au porteur de cette singulière lettre de créance influèrent beaucoup sur la décision qui ramena les Alliés sur Paris. Toutefois, ce qui les décida, c’est que la retraite était plus facile, pour quitter la France,