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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

lule ; elle y était fort touchante. Les sollicitations de ses fils, qui, malgré leur tendresse excessive pour leur père, lui sont restés tout dévoués, l’ont ramenée dans le monde où elle mène une vie assez retirée. Mais elle y est moins bien encadrée pour l’imagination que dans la cellule de son couvent.

Dans un siècle où il y a si peu de passions désintéressées, celle d’Octave mérite certainement d’être remarquée. Il était d’une figure charmante et très aimable quand il pouvait vaincre la timidité et l’embarras que sa première aventure, déjà bizarre, lui causait toujours. Sa femme, sans être très jolie, était parfaitement séduisante ; elle était aussi très attachante, car, malgré les cruels événements de sa triste vie, elle a conservé des amies dévouées parmi les femmes de la conduite la plus exemplaire.