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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

Le procès de Moreau étant fini et la tranquillité n’ayant pas été troublée en France, je me décidai à me rendre aux invitations réitérées de monsieur de Boigne. Ma position était très fausse, je le sentais. L’importance des tracasseries qui me rendaient la vie insupportable diminuait à mes propres yeux dans l’éloignement, et je n’avais pas de bonnes raisons à me donner à moi-même pour me refuser à obéir à des ordres que monsieur de Boigne avait le droit de donner. Il venait de faire l’acquisition d’une charmante habitation, Beauregard, à quatre lieues de Paris, et m’engageait à venir l’y trouver. Mes parents promettaient de me rejoindre, si je pouvais obtenir leur radiation, et cela acheva de me décider.