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MORT DE MONSIEUR DE TALLEYRAND

connue sous ce nom (je cite ses paroles textuelles) du scandale qu’elle avait donné en vivant avec un prince de l’Église.

Mais, son zèle haineux l’ayant mal conseillé, il se trouva compromis par le dépôt qu’il avait accepté d’une cassette contenant des valeurs. Madame de Dino profita des discussions qu’amena cette circonstance pour renouer des relations avec lui et, probablement, retrouva une partie de son ancienne fascination, car il s’est, depuis lors, montré plus traitable dans ses rapports avec la rue Saint-Florentin.

Toutefois, monsieur de Talleyrand aurait préféré n’avoir point à recourir à ses bons procédés, et je sais que l’archevêque de Bourges fut interrogé sur la conduite qu’il tiendrait si le prince tombait dangereusement malade dans son diocèse.

Il répondit qu’ainsi que tous les autres évêques de France il serait dans l’impossibilité d’autoriser à lui donner une absolution qui permît de l’enterrer avec les prières de l’Église, l’archevêque de Paris, seul de tous les prélats gallicans, se trouvant chargé par le Pape de recevoir la déclaration de monsieur de Talleyrand et de l’admettre ou de la refuser, selon que sa conscience et ses lumières le lui inspireraient.

Monsieur de Talleyrand fut instruit de cette réponse pendant le dernier séjour qu’il fit à Valençay en 1837. Il se rendit de là à Rochecotte, où madame de Dino prolongea son séjour pour recevoir sa sœur, la duchesse de Sagan.

Depuis qu’on avait dû renoncer au mariage Esterhazy pour Pauline, le prince de Châlais, chef de la maison de Périgord, était devenu veuf de mademoiselle de Beauvillers. Cette alliance, que monsieur de Talleyrand avait toujours souhaitée, était devenue le vœu le plus vif de