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FONTAINEBLEAU EN 1834

même avec intérêt et approbation des travaux que le Roi faisait exécuter dans le château où, ce que je comprends, il ne mettait plus les pieds après y avoir longtemps commandé.

Je racontai ma visite et ma réception à la Reine, et je trouvai en elle cette sympathie réelle qu’elle a toujours pour la position des autres. Je ne sache personne qui les comprenne mieux et les apprécie avec autant de bienveillance.

Le dîner fut plus nombreux que la veille ; il y avait des invités des environs, entre autres le duc et la duchesse de La Trémoïlle. Il y eut spectacle le soir, après lequel je pris congé de la famille royale, mon invitation ne s’étendant pas au delà de cette journée.

Le lendemain matin, après avoir déjeuné dans nos appartements respectifs, tout ce qui composait la première fournée du voyage partit pour céder ses chambres à la seconde.

Nous croisâmes nos remplaçants sur la route de Paris.

Monsieur le duc d’Orléans et monsieur le duc de Nemours étaient au camp et n’arrivèrent que le lendemain pour le bal qui se donnait le jour de naissance du Roi. Il eut lieu dans la galerie de Henri II et fut très brillant. J’aurais assez aimé à en voir le coup d’œil ; mais il était fort rationnel que la fournée du bal fût composée de jeunes femmes. Elle fut la troisième et la dernière.

Le beau temps tint fidèlement compagnie à tout ce voyage dont chacun revint enchanté.

Cet admirable Fontainebleau, égayé et ranimé, semblait une résurrection qui plaisait à toutes les imaginations ; si quelques grogneries s’élevèrent, elles ne parvinrent pas jusqu’à moi.