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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

Ici se termine la tâche que vous m’avez faite. J’ai été bien souvent encore l’intermédiaire de paroles portées au Palais-Royal, mais de loin en loin, pour des circonstances spéciales et lorsque l’on est venu me trouver. Ces détails, quoique curieux peut-être, pourraient difficilement former un récit de quelque intérêt.

D’ailleurs, si je continuais, il me faudrait parler de la journée du mardi et de la hideuse marche sur Rambouillet. Or je ne veux pas terminer par une impression si pénible. Elle ne se rattache en rien à la noble semaine qui venait de s’écouler.

Alors la France s’est levée comme un seul homme et, s’étant faite géant par l’unité de sa volonté, elle a secoué les pygmées qui prétendaient l’asservir.

Contente de ce résultat, son seul but, elle serait rentrée dans le calme de son fier repos, si une poignée d’ambitieux et quelques centaines de misérables n’avaient continué une agitation factice qui, pour les contemporains, a gâté le magnifique spectacle offert à nos yeux.

La postérité lui rendra, je crois, plus de justice ; et je me trompe fort si ces journées, appelées maintenant par dérision les Glorieuses, n’en conserveront pas le nom dans les siècles à venir.