CHAPITRE iv
Monsieur Hill nous arriva un matin avec une figure encore plus triste que de coutume ; sa princesse de Galles était en rade. Sous prétexte de lui céder son appartement, il l’abandonna aux soins de lady William Bentinck, se jeta dans sa voiture et partit pour Turin. Lady William en aurait bien fait autant s’il lui avait été possible. La princesse Caroline s’établit chez monsieur Hill.
Le lendemain, nous vîmes apparaître dans les rues de Gênes un spectacle que je n’oublierai jamais. Dans une sorte de phaéton, fait en conque marine, doré, nacré, enluminé extérieurement, doublé en velours bleu, garni de crépines d’argent, traîné par deux très petits chevaux pies, menés par un enfant vêtu en amour d’opéra, avec des paillettes et des tricots couleur de chair, s’étalait une grosse femme d’une cinquantaine d’années, courte, ronde et haute en couleur. Elle portait un chapeau rose avec sept ou huit plumes roses flottant au vent, un corsage rose fort décolleté, une courte jupe blanche qui ne dépassait guère les genoux, laissait apercevoir de grosses jambes couvertes de brodequins roses ;