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MONSIEUR DE BARTHÉLEMY

vent ils ont porté le germe d’une catastrophe que d’autres événements, également oubliés, ont mûrie jusqu’à ce qu’une dernière circonstance la fasse éclore tout à coup.

Nous eûmes un remaniement du ministère avant la fin de l’année. Monsieur Pasquier devint ministre des affaires étrangères. C’était rentrer dans les errements du cabinet Richelieu, et mon père en fut d’autant moins disposé à s’enrôler sous les drapeaux ultras. Monsieur Roy arriva aux finances et monsieur de La Tour-Maubourg eut le portefeuille de la guerre. Il déploya dans cette nouvelle position la même honnêteté, la même probité, la même incapacité qu’il avait portées à Londres.

Mes fréquents voyages en Angleterre m’avaient empêchée d’aller en Savoie. Je profitai de l’été de 1819 pour faire une visite à monsieur de Boigne et prendre les eaux d’Aix.

Au commencement de l’hiver, je vins m’établir avec mes parents dans une maison que j’avais louée dans la rue de Bourbon. C’est là où j’ai passé les dix années qui ont préparé et amené la chute de cette Restauration que j’avais appelée de vœux si ardents et vu commencer avec des espérances si riantes.