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CHAPITRE xv


Coup de pistolet tiré au duc de Wellington. — On trouve l’assassin. — Inquiétude de Monsieur sur la retraite des étrangers. — Agitation dans les esprits. — Ténèbres à la chapelle des Tuileries. — Le duc de Rohan à Saint-Sulpice. — Ses ridicules. — Le duc de Rohan se fait prêtre. — Une aventure à Naples. — Faveur du prince de Talleyrand. — Bal chez le duc de Wellington. — Testament de la reine Marie-Antoinette. — Mort de la petite princesse d’Orléans, née à Twickenham. — Mort de monsieur le prince de Condé. — Son oraison funèbre.

Peu de jours après mon arrivée à Paris, nous fûmes tous mis en grand émoi par une tentative d’assassinat commise sur la personne du duc de Wellington. Un coup de pistolet avait été tiré sur sa voiture au milieu de la nuit, comme il rentrait dans son hôtel de la rue des Champs-Élysées.

Cet événement pouvait avoir les plus fâcheuses conséquences. Le duc de Wellington était le personnage le plus important de l’époque ; tout le monde en était persuadé, mais personne autant que lui. Son mécontentement aurait été une calamité. Tout ce qui tenait au gouvernement fit donc une très grosse affaire de cet attentat et le lendemain le duc était d’assez bonne humeur.

Mais on ne découvrait rien. Personne n’avait été blessé ; on ne retrouvait point de balle ; le coup avait été tiré en pleine obscurité contre une voiture allant grand train. Tout cela paraissait suspect. L’opposition répandit le bruit que le duc, d’accord avec le parti ultra, s’était fait