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CHAPITRE VI


Intrigues contre le ministère. — Madame du Cayla. — Retraite du ministère. — Formation du nouveau ministère dont monsieur de Villèle est le chef. — Son caractère. — La Congrégation. — Ses projets.

Le cabinet, à la tête duquel se trouvait placé le duc de Richelieu, s’occupait activement des affaires. La France reprenait son rang parmi les nations ; on commençait à compter avec elle. La question d’Orient s’entamait et elle prétendait [avoir] place au banquet. La prospérité intérieure s’établissait avec la tranquillité. La Chambre des pairs avait montré une grande indulgence envers les conspirateurs du mois d’août 1820 ; mais la sagesse du gouvernement maintenait les artisans de trouble dans le respect et cette longanimité n’avait pas eu de grands inconvénients. Des lois sages se préparaient. Tout enfin annonçait la session comme devant être calme et utile pour le pays.

Le ministère, occupé de ses travaux et composé de gens éloignés des intrigues de la Cour, ignorait ou attachait trop peu d’importance à ce qui s’y tramait.

Le roi Louis XVIII avait besoin d’un favori. L’éloignement de monsieur Decazes le laissait dans un isolement qu’il lui fallait combler. Si un des ministres avait voulu prendre ce rôle, le Roi s’y serait prêté volontiers, mais aucun n’était propre à le remplir.

Le hasard conduisit madame du Cayla dans le cabinet du monarque. Elle avait des restes de beauté, était spi-