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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

de Thiers, et je ne prévoyais pas que je serais impotent. Ce qui se fera, je ne le sais ; j’ai eu une explication avec le Roi la veille de mon départ. Son embarras est grand, entre Gérard, auquel il a promis, et Sebastiany auquel il a promis encore.

Celui-ci veut s’en retourner à Londres maréchal ; l’autre veut la légion d’honneur ; il faut que ces prétentions là soient satisfaites avant les miennes. Cependant, aux tourments que j’endure et qui ne sont dus qu’à ce voyage de Naples, il me semble qu’on me devrait compter aussi.

J’aurai fait triste figure à votre dîner de Mde de Lieven, moi qui n’ai pas voulu aller à Petersbourg. Maison ne demanderait mieux que de donner sa place à Sebastiany.

Du reste, je ne sais rien de ce qui se passe, je désire beaucoup être en état de monter en voiture car je m’ennuie fort ici. Mais comment faire avec 3 vésicatoires, des cataplasmes et des synapismes sur tout le corps ; la patience commence à être à bout.

Quant à Mde de Rigny elle quitte décidément le pays, ce qui la force à rester jusqu’à la fin du mois pour ses arrangements de cloture.

Voulez vous faire mes compliments à Mr Pasquier.

J’aurais voulu lui dire mon entrevue avec le Roi qui m’a dit qu’il n’y avait plus que Duperré qui fit obstacle et qu’il était, lui, consentant à me nommer amiral.

Adieu, madame, que votre bonté ne s’épuise pas.

mille hommages
H. de R.

À moins d’empêchements absolus, je compte arriver à Paris lundi 26. Mde de Rigny vient avec moi, et le médecin qui m’a traité m’accompagne une partie de la route ; c’est une entreprise que je fais car je ne sais si je supporterai la voiture. J’ai beaucoup souffert ; depuis hier je suis plus calme et j’ai enfin pu dormir artificiellement deux ou trois heures. J’étais venu ici pour des affaires dont il m’a été impossible de m’occuper. Je les laisse en souffrance ; quant à celles de Paris, je m’en occuppe encore moins ; il parait qu’on trouve