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Madame Adélaïde d’Orléans.
Saint Cloud, jeudi 12 mai 1831.

C’est du fond de mon âme ma chère, que je vous plains et que je partage vos regrets, je sais que vous souffrez doublement et de votre douleur et de celle de votre malheureux père, dites lui combien nous sommes occupés de lui, soyez notre bonne interprète auprès de lui, je vous en prie ; j’avais besoin de vous exprimer ce que mon cœur sent pour vous dans cette cruelle circonstance et combien il vous comprend ; je vous embrasse tendrement

L. Adélaïde L. D’Orléans.

P. S. Faites moi donner de vos nouvelles et de celles de votre pauvre père. Le Roi, la Reine me chargent d’être leur interprète auprès de vous et de lui, c’est au nom de tous.

(Les lignes suivantes sont de la main de la reine Marie-Amélie.)

C’est de tout mon cœur que je m’unis à ma sœur pour vous dire combien je suis occupée de vous et de votre père, combien je vous plains et combien je partage tous vos regrets ; vous connaissez mon ancienne amitié pour vous.

St Cloud, 15 juillet 1831.

Je suis bien fâchée de vous avoir manquée hier, ma chère comtesse, nous étions à Paris ; je crois, et j’espère que la journée d’hier déconcertera un peu tous les mauvais sujets et les agitateurs de tous les partis par l’indignation que le peuple et les ouvriers ont manifestée aux acteurs de ces cou-