Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome III 1922.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
APPENDICE i

céder la plume dans un moment ou Vous etiés malheureuse et ou je tenois à Vous exprimer moi même tout ce que mon cœur sentoit pour Vous ; je forme des vœux pour que cette secousse n’aie pas causé un nouvel ébranlement à votre chère santé. Je veux, en même temps, Vous remercier de vos deux chères lettres du 21 avril et 5 juin ; si je ne réponds pas aussi tôt que je le voudrois, je vous assure pourtant qu’elles me font bien plaisir, prenant le plus vif intérêt à ce qui vous concerne et rien ne pouvant altérer mon ancienne amitié pour Vous. J’espère que la santé du respectable Chancelier se conserve bien, parlez lui de moi, il connait mes sentimens pour lui ; j’ai été bien peinée du malheur que ses Enfans ont encore éprouvé. Je suis venue passer quelques jours ici avec Aumale et sa famille qui y sont depuis six semaines ; Hélène et ses Enfans sont venus me rejoindre ; j’ai de bonnes nouvelles de tous mes chers Absens, et je me dispose à aller passer l’hiver à Seville, si les circonstances le permettent ; je vous remercie de tout ce que vous me dites au sujet du mariage de mon petit fils, tout me fait espérer qu’il sera heureux, quoique je le trouve trop jeune. Adieu, ma chère Amie, comptez toujours sur toute l’amitié de votre bien affectionnée

M. A.
Nervi, ce 16 février 1856.

Ma Chère Comtesse, j’ai prié notre commune Amie, la bonne Mme Mollien, d’être mon interprète auprès de Vous, ma santé ne me permettant pas de Vous écrire comme je l’aurois désiré depuis longtemps ; mais, à présent, que, graces a un retour de beau temps, mes forces reviennent journellement, je ne veux plus tarder à Vous remercier de votre lettre du 3 de ce mois, des bons vœux qu’elle contient, et à Vous offrir ceux que je forme pour votre conservation et pour votre bonheur. J’ai vû avec peine que la santé du Chancelier vous avoit donné des inquiétudes, heureusement j’ai appris depuis qu’il étoit parfaitement rétabli, j’espère qu’il ne doute pas du vif et constant intérêt que je lui porte. J’ai bien pensé au chagrin