Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome III 1922.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

ment à Paris ; j’espère que le repos la tranquillité et le bonheur de se voir entourée de ses enfans la remettront aussi parfaitement que je le lui souhaite. Dès que ma sœur sera rentrée, je lui donnerai votre billet et je suis sûre d’avance du plaisir qu’elle et mon mari éprouveront en apprenant l’arivée de vos dignes parens, car nous partagions vivement vos inquiétudes à ce sujet. Remerciez bien votre mère du paquet dont elle a bien voulù se charger pour moi, exprimez-lui bien tout l’intérêt que je prends à sa santé et dites-lui mille amitiés tant à Elle qu’à Mr d’Osmond de la part du trio qui est toujours le même. Je partage sincèrement votre joie, ma chère Adèle, et je suis de tout mon cœur en vous embrassant tendrement.

Votre bien affectionnée
Marie-Amélie.
Thuileries, ce 29 juillet 1833.

J’étois bien sûre, ma chère amie, que vous prendriez une part bien vive à mes joies de Grand-Mère ; vous avez toujours si bien compris et partagé tous mes sentimens. J’ai trouvé votre si aimable lettre ici en sortant de voiture, j’aurois voulu pouvoir vous en remercier tout de suite, mais la fatigue que j’éprouvois avant hier au soir et l’emploi de toute la journée d’hier ne m’en ont pas laissé le temps. J’ai laissé Louise à merveille assise dans son lit, et ayant à ses côtés son joli enfant qu’elle aime déjà beaucoup, et pour lequel j’éprouve tous les sentiments de Grand-Mère ; la santé de Louise ne me donnant aucune inquiétude, je tenois beaucoup à me trouver dans ces journées au poste où mon cœur et mon devoir m’appelloient ; je suis arrivée avec Clémentine, Marie ayant préféré de rester auprès de sa sœur ; je compte partir après demain soir pour aller l’y rejoindre et rester encore quelques jours à soigner Louise. Les journées ici se sont très bien passées, celle de hier a été des plus brillantes ; les plaisirs se sont succédés sans discontinuer pendant plus de douze heures, le calme et la tranquillité ont été parfaits et si, pendant la Revue, quelque cri inconvénant s’est fait entendre, il a été