CHAPITRE XVIII
La santé de monsieur de La Ferronnays, fort ébranlée depuis longtemps, devint si mauvaise qu’il fut obligé de quitter les affaires étrangères. On eut recours à plusieurs personnes pour le remplacer, entre autres à monsieur Pasquier. Il refusa de nouveau, persuadé que le roi Charles X avait contre lui des préventions qui l’empêcheraient de lui accorder une sincère confiance. Elles dataient de loin. Lorsqu’en 1814, Monsieur, précédant Louis XVIII en France, s’était trouvé gouverner quelques semaines en sa qualité de Lieutenant général, monsieur Pasquier lui avait parlé de l’état du pays, de la force respective des partis et même des importances individuelles avec une franchise que le prince émigré n’avait pas su apprécier et que ses entours avaient qualifiée de haine pour la Restauration.
Rien n’était moins fondé. Monsieur Pasquier s’était rattaché de cœur au nouvel ordre de choses, devenu nécessaire au salut de la patrie ; seulement il aurait voulu qu’elle en profitât. Accoutumé, d’autre part, à servir sous l’Empereur, il suivait les mêmes errements.