sants aux manigances contradictoires des parents, des familiers, des ministres, d’un prince faible, isolé de la Nation.
C’est à ce moment seulement que le marquis d’Osmond se démit, sans l’avoir jamais occupé en fait, de son poste de ministre à Saint-Pétersbourg, et rejoignit à Rome, sa femme et ses enfants, partis en même temps que Mesdames.
En 1804, madame de Boigne rentre en France, s’y installe, après avoir obtenu la radiation des siens de la liste des émigrés.
Elle passe le temps de l’Empire entre Paris, Beauregard, après 1812 Châtenay, et quelques courses à Chambéry. Le général vient d’acheter Buissonrond et s’occupe à ces fondations qui lui ont acquis la légitime reconnaissance de ses compatriotes. En 1809, madame de Boigne tient à Paris un salon déjà remarquable par sa composition et son esprit.
Liée avec madame Récamier, avec madame de Staël qu’elle visite à Coppet, avec Chateaubriand[1],
- ↑ Parmi les Françaises de l’ouest, on nommait madame de
Boigne, aimable, spirituelle, remplie de talent, extrêmement
jolie et la plus jeune de toutes ; elle a depuis représenté avec
son père, le marquis d’Osmond, la cour de France en Angleterre,
bien mieux que ma sauvagerie ne l’a fait. Elle écrit maintenant,
et ses talents reproduiront à merveille ce qu’elle a vu. »
Chateaubriand. Mémoires d’Outre-Tombe.première partie, l. ix.