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iii
introduction

français. L’atmosphère de ce « home » est sérieuse et douce. Sir John lit Shakespeare à haute voix : ses commentaires, la politique, la musique sont l’entretien et la distraction de ce jeune esprit. Mais la santé de la marquise d’Osmond demande des soins qu’un village du Westmoreland ne peut offrir. Il faut se rendre à Londres.

L’année suivante, le 11 juin 1798, Adèle d’Osmond épouse à Londres le général de Boigne. Elle n’a, en cette circonstance, pris conseil que d’elle-même. Ayant fixé le général sur les raisons qui l’amènent à ce mariage, la conscience en repos, elle commence à ses côtés une vie qu’elle espère amicale et paisible.

Durant deux années, surtout durant un fatal voyage de près de huit mois qui, en 1799, les mène à Hambourg, à Munich, à Vérone, et dont des lettres conservées dans les archives de famille sont le poignant récit, madame de Boigne connaît l’enfer sur la terre.

En 1812, une séparation, qui ne sera d’ailleurs jamais absolue, intervient entre ces époux malencontreux.

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Peu après Varennes, en août 1791, la Législative avait remplacé la Constituante. En mars 1792, la Gironde était au pouvoir, Brissot en tête du comité diplomatique.

Quelques royalistes loyaux assistaient impuis-