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touchant l'origine et la fin du magnifique établissement ? Quelle interprétation allons-nous donner au nom barbare de Balquières que nous attribuons aujourd'hui à l'étendue des prairies sur laquelle nous l'avons rencontré? Com- mençant par cette dernière question, nous répondrons : Le nom de Balquières nous avait longtemps occupé. Con- servant son radical, nous étions arrivé à en faire Balniè- res, balnea , bains, terme qui ne peut s'appliquer qu'à des bains particuliers, ce qui était loin de nous satisfaire vu l'importance de la construction , paraissant plutôt l'oeu- vre d'un gouvernement que celle d'un simple particulier. Ce mot de Balnières, disons-nous, nous préoccupait lors- que une lettre de notre savant archiviste vint nous annon- cer que, dans notre riche collection départementale de titres manuscrits, il s'était trouvé un acte de la date de 1400 attribuant la propriété des Balinieyros (terrain en question) à un. certain Géraud , de Rodez. Ce serait dans ce dernier sens , à notre avis, c'est-à-dire dans le sens de balinea , bains publics, thermes, et non dans celui de bal- nea, bains privés , qu'il faudrait interpréter le nom cor- rompu et relativement moderne de Balquières.

Quant aux deux autres questions concernant l'origine et l'époque de la destruction des thermes, ayant déjà été trop long, nous répondrons en deux mots que , vu le fini du travail de leurs murailles, la supériorité de l'ensemble de leur architecture et prenant d'ailleurs en considération certains objets recueillis dans les fouilles , ils ne ne nous paraîtraient pas inférieurs à la première moitié du second siècle de notre ère. Pour ce qui est de leur destruction , qu'avons-nous à en dire si ce n'est que, pas plus que les autres monuments élevés par les Romains dans nos con- trées , celui-ci n'a pu résister aux implacables fureurs des vandales du cinquième siècle, s'il n'avait pas succombé quelques années auparavant. Seulement ces masures déso- lées , comme nous l'avons insinué plus haut, ont dû sur- vivre longtemps aux premières dévastations en changeant de rôle. La solidité des murailles du superbe édifice ont pu permettre aux bergers, peut-être durant des siècles , d'en faire l'asile de leurs familles et le refuge de leurs troupeaux.