Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/96

Cette page n’a pas encore été corrigée

famille Antonia, restituée par Marc-Aurelle et Lucius Vérus. Elle représente d'un côté une galère prétorienne avec ses rameurs et la légende abrégée : ANTONIVS AVGVR IIIVR REIPVBLICAE CONSTITVENDAE. Sur l'autre côté on voit un aigle entre deux enseignes mili- taires. Au dessous on lit : LEGIO VI.

Et maintenant, d'où pouvaient arriver les eaux qui devaient alimenter l'établissement? Elles ne pouvaient venir de l'Aveyron, puisque cette rivière coule en con- tre-bas des ruines ; elles n'arrivaient pas non plus du ruisseau de Lauterne : outre que les eaux de ce cours paraîtraient impropres aux bains à cause de leur stagna- tion et de leur état vaseux à la moindre pluie , elles au- raient été insuffisantes et, plus souvent encore, elles au- raient fait entièrement défaut aux époques de l'année où leur besoin se serait le plus fait sentir. Il aurait fallu d'ailleurs aller les prendre bien haut et consentir, par conséquent, à de fortes dépenses, dépenses inutiles, puis- que, assez près de là, coulait une grande source de la plus irréprochable limpidité. Cette source entretient encore aujourd'hui un étang renfermant du poisson. Ses deversements abondants sont mis à profit pour les utiles irrigations des prairies voisines. On peut encore suivre le lit que le petit ruisseau avait creusé depuis des siècles. Il conduit par une pente douce et naturelle presqu'au milieu des ruines dont nous parlons. Il ne sera peut-être pas inutile d'ajouter que nous avons trouvé des débris de construction assez considérables, comprenant une largeur d'environ deux mètres, et se dirigeant du baptisterium vers l'ancien cours d'eau comme par une sorte de rac- courci. Ne serait-ce pas là les restes d'un aqueduc établi pour élever le niveau des eaux et pour les faire arriver plus directement et, sans le secours des bras, dans la grande piscine? Espérons que les fouilles, qui restent encore à faire sur le tertre voisin , fourniront de nouvel- les clartés sur ces ruines qui, à notre avis , méritent le plus vif intérêt au point de vue des notes et documents qu'elles pourront fournir aux futurs historiens de notre antique cité.

Que répondrons-nous enfin aux questions historiques