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pas capables de faire naître l'idée que le plan de cet édifice fut tracé, sinon de la main du maître de l'archi- tecture antique, du moins de celle d'un de ses fidèles et intelligents disciples ?

Mais, objectera-t-on, où sont les accessoires, les embel- lissements qui accompagnent d'ordinaire les monuments de ce genre ? où sont les colonnades, les peintures décorati- ves, les mosaïques, les statues..? Nous répondrons à cela : Les barbares ont tout brisé, tout anéanti et les longs siècles auxquels ont dû résister des murs qui offrent en- core tant de solidité ont laissé le temps, aux générations postérieures, de compléter l'oeuvre de destruction et per- mis d'emporter, à l'aise, aux nouveaux possesseurs, non seulement les restes des objets d'art, de tout temps re- cherchés, mais encore tous les matériaux utiles à leurs nouvelles et récentes constructions. Toutefois, nous pou- vons encore signaler les bases et tronçons de colonnes en grès trouvés çà et là qui, très vraisemblablement, ont dû tenir suspendue la coupole du baptisterium et celles qui, selon toute apparence encore, avaient été dressées sur l'épaisse muraille qui précède le tepidarium pour porter un fronton digne du monument. Une belle rangée de colonnes ne nous paraîtrait pas non plus une anomalie en architecture sur le large mur de façade qui embrasse, en y comprenant la largeur de l'apodyterium, toute la lon- gueur des jardins LL.

Les peintures décoratives ne devaient pas non plus faire défaut, puisque nous en avons de tous côtés rencon- tré les traces. Elles ne représentaient à la vérité que des lignes géométriques qui les soumettaient à l'humble rôle d'encadrement ; mais ces encadrements ne laissent- ils pas supposer des sujets dessinés dans leurs panneaux ? Quoi qu'il en soit, ces couleurs étaient encore vives comme au jour où le peintre les appliqua sur ces frag- ments de stuc qui nous les ont conservées. Quant aux mosaïques, elles y figuraient aussi ; nous en avons pu voir les cubes nombreux; mais, hélas! sans ordre et isolés.

Nous devons avouer que la récolte des objets, pour