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A droite de la grande piscine et faisant pendant à la pièce dont nous venons de parler, nous en rencontrâmes une autre D qui, sans l'épaisseur extraordinaire de ses murailles, aurait eu les mêmes proportions que sa corres- pondante. Cette épaisseur des murailles ne serait-elle pas justifiée par le rôle que devait jouer, dans les ther- mes, cet appartement ? Ne peut-on pas supposer qu'en établissant de telles dimensions, l'architecte avait eu en vue de mieux concentrer la chaleur et l'empêcher de se perdre. Dans ce cas rien ne s'oppose à croire qu'il avait voulu asseoir là l'étuve à provoquer la sueur ou le suda- torium comme l'appelaient les Romains. Une autre raison qui viendrait à l'appui de cette opinion, c'est que, outre que cet appartement reposait sur un hypocauste, comme le bain chaud, deux grands foyers, au lieu d'un qui suf- fisait à ce dernier, avaient été disposés pour lui commu- niquer une plus grande abondance de chaleur, abondance nécessaire à la nature de ces sortes d'appartements.

Nous avions déjà découvert trois foyers ou proefurnia : celui du caldarium ou bain chaud et celui du sudatorium, contenus tous les deux dans les vastes emplacements GG (où devaient être aussi renfermés les combustibles destinés à leur entretien), et celui qu'on voit figurer dans le plan à l'extrémité de l'étuve à suer. Il en fut trouvé un quatrième à gauche de ce dernier et situé, comme lui, au nord-ouest et en saillie sur le bâtiment. Les trois pre- miers, comme nous l'avons vu, conduisaient directement leur chaleur sous les aires d'hypocauste E et D. Le qua- trième la portait sous le promenoir circulaire dans lequel, peut-être, on pourrait encore reconnaître une sorte de schola où les baigneurs, en se promenant et en devisant de chose et d'autre, attendaient leur tour pour le bain. Mais ce dernier foyer n'était pas uniquement destiné à procurer au promenoir une douce et agréable tempéra- ture, il contribuait aussi, en contournant les eaux du bain froid, au moyen d'une conduite, à rendre celles-ci supportables dans un climat rigoureux comme celui de Rodez.

Quant aux conduites de chaleur, après en avoir fait l'entière découverte, nous pûmes admirer leur ingénieuse