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présentaient les uns des espèces de soucoupes ornées par- fois de filets rouges ou bleus. Les autres étaient des gutti pourvus d'une ou de plusieurs anses, et dont le goulot, fort étroit, ne devait laisser tomber qu'avec une certaine ava- rice le liquide qu'ils renfermaient. Les vases samiens ressemblaient aussi, quelques-uns du moins, à des coupes aux reliefs très variés, d'autres à des vases à boire. L'un d'entre eux, d'un rouge clair, avait son pourtour décoré de feuilles aquatiques et d'un quadruple rang de perles d'une irréprochable blancheur. Mais, puisque nous en som- mes à ces sortes de vases, citons encore trois fragments qui nous paraissent d'un certain intérêt : Le premier représente les deux fondateurs de Rome, Remus et Romu- lus allaités par la louve. Ils sont tels qu'on les voit sur quelques bronzes du Haut-Empire. Un autre de ces frag- ments nous offre un jeune aurige sur son char, vivement préoccupé de la conduite de deux coursiers qui l'empor- tent violemment. Certaines monnaies consulaires et gau- loises montrent encore assez fréquemment des biges sem- blables. Enfin sur un troisième fragment c'est un malheu- reux esclave, peut-être un chrétien, attaché dos à dos avec un lion furieux. C'est presque l'émouvante scène de l'infortuné Mazeppa emporté par la vitesse vertigineuse d'un cheval sauvage vers les sombres forêts de l'Ukraine. Ces intéressants débris font vivement regretter l'intégrité des vases dont ils faisaient partie. Leur quantité, leurs formes, quelques épingles à cheveux, recueillies dans ces deux appartements circulaires, fixeraient notre opinion sur leur destination que nous croirions être celle de chambres de toilette ou cabinets à parfums (eloeothesia).

Après cette découverte, pendant qu'une partie des ou- vriers dénudaient les parements des murailles voisines et qu'ils mettaient à jour le grand aqueduc J, deux autres d'entre eux occupés vers l'extrémité de l'apodytérium rencontraient, au-delà d'une forte muraille , le spacieux appartement B désigné, peut-être témérairement, sous le nom de tepidarium. Son aire, consistant en briques fort épaisses et d'une dimension proportionnée, reposait sur une multitude de petits pilastres tantôt ronds, tantôt carrés. Ainsi qu'on peut le voir sur le plan, cet apparte-